Kastine a grandi à Corner Brook, à T.-N., où elle habite maintenant et élève ses trois jeunes enfants. Elle donne des cours de yoga en ligne avec sa mère à partir de son studio de yoga – mais au printemps, « je me concentre beaucoup sur les muscles utilisés pour la pêche ». Elle gère également plusieurs sites Web et est coanimatrice de la future émission Web/TV Fish Hunt Feast.

Elle a été initiée à un jeune âge à la pêche à la mouche par son père. « Ma sœur, mes deux frères et moi le suivions jusqu’aux rivières à saumon. Nous le regardions à partir de la rive et lancions notre ligne de temps à autre. Lorsque j’avais 10 ans, le groupe local de conservation SPAWN est venu dans notre classe et nous a parlé du cycle biologique du saumon. Il a continué ses visites pendant l’année à mesure que le saumon évoluait. C’est à ce moment-là que la conservation du saumon est devenue une passion. Dès que je voyais un poisson, j’essayais d’identifier le sexe, et je cherchais des tacons chaque fois que j’étais près de l’eau. »

Elle avait un oncle qui envoyait des mouches pour la pêche au saumon par la poste, et lorsqu’il est décédé, elle a hérité de son étau de serrage. « J’ai commencé à fabriquer mes propres mouches, mais je ne les utilisais jamais pour pêcher‑ elles étaient plutôt complexes! »

Vingt-cinq ans plus tard, elle a appris à bien fabriquer les mouches et chaque poisson qu’elle a pris dans les deux dernières années a été pêché avec une de ses mouches. Mais elle ne s’est pas arrêtée là.

« En 2019, j’ai été reçue à l’examen de Fly Fishers International et suis devenue instructrice certifiée de la pêche à la mouche. Cela a été une étape extrêmement importante pour moi, car je m’y étais préparée pendant deux ans. J’ai commencé à donner des leçons en ciblant principalement les femmes et les enfants. Pourquoi? Parce que je ne pouvais jamais trouver une femme pêcheur à la ligne pour m’accompagner. Chaque fois que je rencontrais quelqu’un à l’épicerie ou dans la rue, cette personne me disait qu’elle avait toujours voulu apprendre à pêcher à la mouche, mais qu’elle n’en avait jamais eu la chance. »

Elle a aussi pensé que si elle pouvait enseigner la base à ses enfants lorsqu’ils étaient jeunes, ils finiraient par s’intéresser au sport en connaissant les bonnes techniques et surtout la bonne façon de manipuler et de relâcher un poisson.

« J’adore les défis de l’enseignement aux pêcheurs à la ligne de tous les niveaux pendant toute l’année. À l’ouverture de la saison de saumon, j’offre des leçons de pêche guidée avec mon partenaire, Terry Burne, et j’inclus une leçon dans l’eau si le pêcheur est d’accord.

Nous avons commencé à organiser des excursions de pêche au saumon (femmes seulement et groupes mixtes) qui comprennent une excursion de pêche de 1 à 7 jours incluant repas avec vin, leçons de lancer, pêche guidée et leçons facultatives de yoga. Qui peut résister à une telle activité? Ces excursions ont connu un énorme succès et nous avons commencé à fixer des dates pour 2021 (en fonction la Covid bien sûr). »

L’an dernier, le couple a lancé une émission tv/web intitulée Fish Hunt Feast (www.FishHuntFeast.com). Kastine et son partenaire filment des aventures de pêche et de chasse et présentent une vitrine de la meilleure pêche au saumon atlantique et de la meilleure chasse à l’orignal à Terre-Neuve-et-Labrador.

« Nous voulons inspirer d’autres à pratiquer le sport, montrer notre passion pour la conservation, et sensibiliser nos spectateurs au mieux de nos capacités. Nous présentons des clips sur les techniques de lancer, les directives pour lire certains cours d’eau, sur la fabrication de mouches, la recherche de saumon et bien entendu, les prises avec une mouche sèche! Durant des épisodes choisis, nous accueillons des pêcheurs, des chasseurs et des chefs invités qui font avancer notre cuisine maison au prochain niveau. »

Kastine est membre bénévole de l’Association de préservation du saumon local (www.SPAWN1.ca), et est ambassadrice pour Keep Fish Wet (www.keepfishwet.org), un groupe de conservation scientifique qui aide les pêcheurs à la ligne à améliorer le résultat pour chaque poisson relâché. Elle reconnaît que la situation n’est pas rose pour le saumon atlantique. « Les stocks connaissent un taux de déclin alarmant et les facteurs qui contribuent à ce déclin sont tellement nombreux – aquaculture, températures de l’eau de la mer, prédation, réchauffement de la planète, braconnage, entre autres. Nous devons tous faire encore plus d’efforts pour donner au poisson une chance de survivre. » Toutefois, malgré le déclin des stocks du saumon atlantique dans le monde entier, elle a encore espoir que la situation peut se rétablir.

« Le saumon atlantique, comme nous le savons tous, est une espèce très résiliente. Grâce aux bonnes décisions fondées sur la science en matière de conservation prises par les gouvernements provinciaux et fédéral, aux groupes respectés de conservation du saumon faisant la lumière sur les menaces particulières pour les rivières et les provinces, nous avons encore des options. Les gouvernements fédéral et provinciaux doivent écouter et adopter des mesures pour empêcher la disparition de cette espèce. Nous avons besoin de plus de données scientifiques sur la survie des tacons en mer et les taux généraux de survie pendant la croissance du saumon. Nous devons devenir des gestionnaires plus efficaces de la terre et de la mer.

Heureusement, des organismes bénévoles comme la FCSA ont décidé d’agir et de parrainer des groupes locaux qui tentent d’assurer la survie de l’espèce. Je suis fière de faire partie de cet organisme, et j’adore voir les propositions qui sont présentées par des groupes et des gens qui ont consacré leur temps et leur énergie à la protection du saumon atlantique. »