Rattling Brook – Terre-Neuve
février 4, 2015Dans les années 1940 et au début des années 50, le ruisseau Rattling était un des meilleurs cours d’eau pour la pêche à Terre-Neuve-et-Labrador. Les pêcheurs venaient de partout au Canada, aux États-Unis et en Europe pour pêcher le gros saumon qui faisait la renommée mondiale de ce ruisseau.
À la fin des années 1950, un projet hydroélectrique a été réalisé sur le ruisseau et comme cela se passe trop souvent pour les cours d’eau qui étaient rempli de saumons à cette époque, aucun mécanisme n’a été prévu pour permettre le passage du saumon en amont de la centrale.
Pendant plus de 50 ans, le ruisseau Rattling, qui avait déjà été une magnifique rivière à saumon, est devenu une terre virtuellement inculte pour les pêcheurs à la ligne.
Grâce à une certaine clairvoyance, cependant, tout n’a pas été perdu. Pendant quelques années après l’installation de la centrale hydroélectrique, le poisson qui revenait et qui ne pouvait plus accéder au ruisseau Rattling Brook était capturé à l’embouchure du canal de fuite et était utilisé pour réensemencer le grand ruisseau Rattling et d’autres cours d’eau le long de la rivière Exploits. Aujourd’hui, cette rivière et ses tributaires voient de 35 000 à 45 000 retours annuels.
On n’a jamais perdu espoir de restaurer le ruisseau Rattling et en 1999, la ville de Norris Arm a créé un comité de développement économique qui a été chargé d’étudier la possibilité d’entreprendre un projet de restauration du saumon. Au cours des sept années qui ont suivi, le groupe a travaillé avec la Newfoundland Power (NP), l’exploitant de la centrale, le ministère des Pêches et des Océans (MPO) et divers groupes gouvernementaux et de conservation afin de déterminer le pour et le contre d’un tel projet. Les retombées économiques pour la ville et la région avoisinante étaient évaluées à trois millions de dollars par année. Toutefois, l’analyse a révélé des défis structurels, et a indiqué que le coût serait un facteur important. Mais sans un réel obstacle à la réalisation du projet, le comité et le MPO ont commencé à déterminer les mesures à prendre pour mener ce projet à exécution.
Pendant les trois années qui ont suivi, la NP et le MPO ont conclu une entente qu’ils ont transmise au comité en 2010. La NP installerait les ouvrages de passage du poisson nécessaires afin que le saumon puisse de nouveau retourner à ses lieux de frai dans le bassin versant du ruisseau Rattling.
« Les années que nous avons investies dans la recherche et l’établissement d’une bonne relation avec la Newfoundland Power ont fini par donner des résultats, souligne Allan Paddock, président du comité de Norris Arm et de la région. La NP a prévu cinq millions de dollars à son budget pour le projet de restauration et s’est engagée à avoir les ouvrages et procédés nécessaires en place d’ici 2012-2013. » On a demandé au comité de trouver des fonds pour reconstituer la population de saumon, à un coût évalué à 324 000 $.
Le comité a ensuite demandé une aide financière à la Fondation pour la conservation du saumon atlantique. Il a obtenu une subvention de 35 000 $ par année pour trois ans, pour un total de 105 000 $, en vue d’un programme quinquennal de réensemencement pour le ruisseau Rattling. À compter de 2011, quelque 400 saumons seraient transférés dans le bassin versant, soit une superficie de 384 kilomètres carrés. La Direction des sciences du ministère des Pêches et des Océans a décidé que pour accroître les chances de succès dès le début, le poisson qui serait transféré devait provenir du ruisseau Great Rattling où le stock original avait été transféré lorsque la centrale électrique avait été construite. Le MPO estime que les retours annuels potentiels se situeront entre 4 400 et 6 400 saumons lorsque le projet de restauration sera achevé.
Paddock affirme, « nous avons hâte au moment où le bassin versant du ruisseau Rattling sera encore rempli de saumon et que nous entendrons le bruit des cannes à pêche des pêcheurs à la ligne sur la rivière. »