Rivière Moose

janvier 4, 2015

Le Projet de nettoyage de la rivière Annapolis (CARP) a été créé en 1990 comme organisme environnemental sans but lucratif dont la vision était un bassin versant de la rivière Annapolis écologiquement sain. En 2011, le groupe a écrit une page d’histoire . Après des années de planification, le CARP a dirigé avec succès le premier enlèvement d’un important barrage par un groupe communautaire de la Nouvelle-Écosse.

« Le gouvernement provincial, le ministère des Pêches et des Océans ainsi que les bailleurs de fonds ont été ravis des résultats, affirme Monik Richard, ancienne directrice générale du CARP.

Nous avons été prudents et minutieux dans notre planification, et le barrage a été enlevé sans difficulté. »

Le barrage avait été construit dans les années 1940 dans la rivière Moose, à presque deux kilomètres en amont du point où la rivière entre dans le bassin d’Annapolis.

Étant destiné au début à l’approvisionnement en eau d’une base des Forces canadiennes située à proximité, le secteur a été aménagé par la Légion locale en un lieu de natation public. Au cours de récentes années, le secteur avait été laissé à l’abandon et le barrage se détériorait au point où il était devenu un obstacle à la migration du poisson.

La propriété du barrage n’était pas clairement établie; le CARP a donc pris l’initiative en 2008 de diriger le projet d’enlèvement du barrage, qui comprenait aussi la restauration de l’habitat du poisson.

Reconnaissant l’attachement de la collectivité pour l’ancien trou d’eau, le CARP a tenu des rencontres publiques en 2009 dans le cadre de l’étude de faisabilité. « Lorsque les gens ont appris que le barrage posait un problème, ils ont convenu qu’il était important de restaurer le passage pour le saumon atlantique. Ils ont donné leur appui », de souligner Monik Richard.

Le groupe a obtenu une subvention de 10 000 $ de la Fondation pour la conservation du saumon atlantique. Cette somme devait servir à la location d’équipement lourd pour l’enlèvement du barrage, à l’embauche de personnel chargé de gérer les travaux, et aux travaux de restauration sur les rives. Le CARP a travaillé étroitement avec les ministères du gouvernement et a reçu un autre soutien technique et financier au moyen de partenariats avec des organismes à vocation similaire – le Conseil du golfe du Maine sur l’environnement marin, en particulier. L’appui énorme des bénévoles aux évaluations des espèces de poisson et aux travaux de restauration est venu de plusieurs sources, dont les pêcheurs à la ligne, les guides et les étudiants du Collège communautaire de la Nouvelle‑Écosse.

Monik Richard pense qu’une bonne communication constante est un élément crucial de n’importe quel projet. « De nombreuses personnes passaient en automobile et demandaient ce qu’on faisait et regardaient les travaux, dit-elle. Lorsque nous avons commencé à afficher des photos tous les jours sur notre site Web et sur Facebook, nous avons remarqué une augmentation du trafic en ligne, et le projet a fait la une du journal local. Nous avons aussi présenté le projet à la conférence sur le Partenariat de l’écosystème de la baie de Fundy, à Saint-Jean. Nous avons toujours reconnu nos subventionnaires et nos partisans; sans eux, nous n’aurions pas pu accomplir ce magnifique travail. »

Le CARP surveillera la qualité de l’eau et tout changement dans le cours d’eau au cours des prochaines années. Monik Richard souligne que le projet a bénéficié de quelques atouts historiques. On savait que la rivière Moose soutenait un bon retour de saumons atlantiques avant la construction du barrage, et le saumon était toujours présent en aval du barrage dans les récents relevés du poisson. Également, le grès naturel qui agit comme un tampon a protégé la rivière contre les effets des pluies acides, contrairement à un grand nombre de rivières de la Nouvelle-Écosse qui ont beaucoup été affectées. La rivière Moose a enregistré des valeurs pH saines atteignant même 7,48.