Holyrood
novembre 3, 2016Tout le monde gère le changement à sa façon, et le saumon atlantique n’agit pas différemment. Mais comment le comportement et la santé sont-ils affectés par un changement majeur dans l’environnement?
La ville de Holyrood, à Terre-Neuve, participe à un projet de recherche afin de mieux comprendre comment le saumon atlantique s’adapte aux changements à long terme qui touchent l’habitat.
La Fondation pour la conservation du saumon atlantique a accordé une somme de 19 220 $ pour ce projet dirigé par Jim McCarthy, qui est candidat au PhD à temps partiel à l’UNB.
La ville appuie la recherche au Holy Cross Park (rivière Mahers) qui permet de convertir une section complète d’un habitat en rivière en une grande fosse à saumons pour des périodes prolongées. De la recherche sera effectuée avec diverses méthodes innovatrices sur la réaction du saumon juvénile à ces fluctuations.
« Le projet comporte généralement l’utilisation d’un petit parc à Holyrood où une fosse est créée tous les étés en un laboratoire « naturel » pour déterminer comment les saumons juvéniles réagissent aux changements rapides et permanents dans l’habitat, souligne M. McCarthy. La fosse qui est située dans le parc fait en réalité partie d’un petit cours d’eau où les saumons retournent chaque année. »
« Tous les étés, un petit barrage est fermé sur le cours d’eau pour créer une fosse à saumons dans une section du cours d’eau en l’espace de quelques heures. Le barrage reste généralement fermé jusqu’au début de septembre. Il est alors ouvert et la fosse se vide rapidement et redevient un petit cours d’eau. Les chercheurs peuvent facilement vérifier comment les jeunes saumons réagissent aux tempêtes qui surviennent sur une durée relativement courte, mais il est difficile de prédire les changements de cette ampleur à long terme (toute une saison de croissance) dans l’habitat. »
M. McCarthy dit que son équipe fait la collecte de données sur les saumons juvéniles en utilisant plusieurs techniques comme des estimations de la population – la pêche électrique – pour examiner les changements potentiels de la densité des poissons, et l’étiquetage des jeunes saumons avec des transpondeurs passifs intégrés.
« Grâce à l’étiquetage avec des transpondeurs passifs intégrés, nous pouvons suivre les déplacements de chaque saumon au fur et à mesure de son entrée et de sa sortie de l’habitat de la fosse. Nous avons aussi prélevé des échantillons des nageoires qui sont utilisés dans des analyses stables de l’isotope (carbone et azote) – cette technique peut nous indiquer si le poisson modifie ses habitudes alimentaires à la suite de changements dans son habitat. »
« Nous espérons que les données recueillies sur les jeunes saumons qui habitent dans le cours d’eau peuvent nous indiquer comment ils réagissent aux changements dans l’habitat qui peuvent être liés au développement humain comme les projets hydro-électriques. Nous pourrons par la suite utiliser cette information pour mettre au point de meilleures méthodes d’évaluation et d’autres mesures de compensation plus efficaces. »
M. McCarthy dit que le projet avance comme prévu, la collecte d’une année complète de données d’étiquetage avec des transpondeurs passifs intégrés étant presque terminée.
« Nous avons aussi recueilli de l’information avant (en juin) et après (fin août) la création de la fosse, et des échantillons d’isotope sont prêts à être expédiés au laboratoire. Nous avons également fait la collecte de données environnementales comme les températures de l’eau, les débits et les aliments (invertébrés) durant l’été. »