Agence Mamu Innu Kaikusseht (AMIK)
février 2, 2016Quel que soit le problème, si tous les intervenants touchés ne participent pas à la recherche d’une solution, il ne sera probablement pas réglé.
C’est pourquoi l’Agence Mamu Innu Kaikusseht (AMIK) savait qu’il fallait une approche collective pour améliorer la situation du saumon atlantique de la région.
La FCSA a accordé une subvention de 20 000 $ à l’AMIK pour le projet de Table ronde régionale sur la gestion participative du saumon atlantique par les communautés innues de la Côte-Nord. AMIK travaille avec sept communautés innues de la Côte-Nord – Ekuanitshit, Essipit, Nutashkuan, Pakua Shipu, Pessamit, Uashat mak Mani-Utenam et Unamen Shipu.
Le projet de la table ronde a été entrepris afin de favoriser la mise en œuvre de mesures de gestion qui diminueront les menaces pour le rétablissement du saumon atlantique.
Dans une évaluation publiée en 2010, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a attribué le statut d’espèce préoccupante au saumon atlantique (population de la Côte Nord-Ouest).
Le projet AMIK a aidé les sept communautés à participer au rétablissement du saumon au printemps et à l’été de 2015. Les communautés ont accès à au moins 12 rivières à saumon, soit Escoumins, Betsiamites, Moisie, la Romaine, la Natashquan, l’Étamamiou, le Musquaro, l’Olomane, et la Washicoutai.
« Le projet avait pour but de favoriser la mise en œuvre de mesures de conservation du saumon atlantique qui avaient été élaborées par les Innus afin de réduire les menaces à la santé et à l’habitat du saumon », de souligner Mathieu Marsa de l’AMIK.
« Le projet est axé sur la conservation du saumon atlantique dans les rivières innues. Afin de réaliser cet objectif global, on a établi trois objectifs – faciliter l’échange d’information et lancer la coopération entre les communautés innues représentées, reconnaître la nécessité d’intégrer les connaissances traditionnelles des Innus aux nouvelles initiatives, et mettre sur pied une table ronde innue sur le saumon atlantique afin d’adopter des mesures concertées à une échelle régionale »
M. Marsa indique que la première table ronde regroupant des représentants des sept communautés a eu lieu le 28 mai 2015 pour bien définir les premières initiatives qui seraient entreprises dans chaque communauté.
« En septembre, notre équipe a visité les sept communautés afin d’évaluer toutes les mesures mises en œuvre pour protéger le poisson. Nous avons aussi organisé des rencontres publiques dans chaque communauté pour présenter le projet et cerner les enjeux et les suggestions en vue d’élaborer de nouvelles mesures de conservation pour l’avenir. »
« Onze mesures ont été mises en œuvre dans les communautés. Une initiative a été entreprise par les sept communautés. Il s’agit de l’envoi au MPO d’une lettre signée par les sept chefs innus et par Ghislain Picard, Chef de l’Assemblée des premières nations du Québec et du Labrador. Cette lettre demande la poursuite d’une recherche scientifique exhaustive sur l’impact des pêches maritimes sur le saumon atlantique. »
M. Marsa affirme que les autres mesures sont axées sur la revendication des droits ancestraux, sur les demandes des communautés innues qui veulent que soit développée une coopération entre les groupes touchés et qu’il y ait une sensibilisation accrue ainsi que des consultations publiques dans les communautés. »
Ce projet de table ronde démontre que d’énormes progrès peuvent être accomplis lorsque tout le monde participe.